MON HISTOIRE N'EST PAS ENCORE ECRITE

Avec "Mon histoire n'est pas encore écrite", Jacqueline Gozland a renoué avec l'histoire et la culture de son pays l'Algérie, qu'elle quitte précipitamment en 1961 avec sa mère à l'âge de huit ans. À travers le prisme de ce haut lieu de l'après indépendance qu'est "La Cinémathèque algérienne", elle montre que la culture peut transcender la guerre et les tensions entre les peuples et qu'elle apporte une ouverture et un éclairage sur le monde. "Tandis que ma mère et moi fuyons Constantine déchirée, pour une terre inconnue et hostile, devenant des pieds noirs, la Cinémathèque algérienne voulue par Mahieddine Moussaoui, figure politique de l'indépendance de l'Algérie et instigateur de la politique culturelle algérienne, dirigée par Ahmed Hocine et animée par Jean Michel Arnold, fils spirituel d'Henri Langlois, voit le jour en 1965. Alger toute entière se précipite pour voir des films et rencontrer Von Sternberg, Visconti, Godard, Losey, Chahine, Sembène Ousmane, Claude Chabrol, Nicholas Ray, Med Hondo. Jean Michel Arnold quitte Alger en 1970, après le festival Panafricain. Boudjemaa Kareche poursuivra jusqu'en 2004 ce travail de transmission, ouvrant la porte de la Cinémathèque aux cinéastes arabes et africains. Dans un esprit libre et rebelle des cinéastes s'emparent de ce lieu où seuls l'Art et la Culture résonnent comme un appel au monde, au rêve. Après tant d'années d'absence, Alger me prend dans ses bras. Ce bonheur, cette joie à peine perceptible, semblent avoir effacé ces longues années d'attente. Mes parents m'ont donné comme second prénom Messaouda... Messaouda, cette autre part de moi même, cette lumière manquante. Dans ce voyage, je croise des visages qui me sont familiers, mais parfois si loin de moi. Je rentre à la maison, courir après mes fantômes." (Jacqueline Messaouda Gozland).