REVER SOUS LE CAPITALISME
Réalisateur | Sophie Bruneau |
Catégories | Economie |
EAN | 3700246908609 |
N° d'article | 58792 |
Disponibilité | Sur commande, 2-3 semaines |
«Rêver sous le capitalisme» est un film exceptionnel. Il est bâti sur un paradoxe : le pouvoir extraordinaire du cinéma, en effet, c’est de montrer des images animées. Et le rêve est avant tout un enchaînement d’images (sauf dans les cas rares où le rêve se réduit à une parole ou à des bruits). Or dans ce film Sophie Bruneau ne met pas en images les rêves qui lui on été rapportés. Elle respecte au contraire la caractéristique fondamentale du rêve : c’est qu’un rêve ne peut pas se montrer. Seul le rêveur peut voir son rêve, jamais personne d’autre que lui ne pourra le voir. Le rêve, définitivement, n’appartient pas au monde visible, parce qu’il appartient irréductiblement au monde subjectif. Images il est, invisible il demeure. Et quand on dit que seul le rêveur voit son rêve, c’est encore excessif : lui-même ne peut le voir qu’une seule fois, chaque réminiscence ultérieure le déforme, et il a de surcroît une fâcheuse tendance à se perdre, à s’estomper, à s’effacer. Comment peut-on seulement faire un film sur une matière invisible ? C’est pourtant le défi de cette œuvre.
La seule dimension accessible du rêve, c’est le récit qui en est fait par le rêveur. Ce film porte donc sur une matière non filmique : la parole, celle du rêveur. Et Sophie Bruneau a réussi à faire du cinéma sur de la parole, celle qui s’efforce de dire l’expérience subjective et invisible d’un rêve. De facto, elle renverse le dispositif cinéma tographique, puisqu’elle se sert du film pour
convoquer le spectateur à un travail d’écoute, ce qui est fort déconcertant, à l’entrée du film. Peu à peu, pourtant, on est emporté par cet exercice, grâce à un maniement très particulier des plans fixes, sur des décors dont l’apparente banalité est énigmatique, alternant avec des séquences où l’on voit le rêveur racontant son rêve, et surtout parlant de son rêve. «Sous le capitalisme» ? Qu’est-ce à dire ? Il y a un pré-supposé dans ce film : le capitalisme, dans un rêve, s’attrape par la voie du travail, en tant que le travail, lui aussi, est pour l’essentiel invisible.
Car ce qui du travail appartient au monde visible, précisément,n’est jamais montré dans le film.
Réalisateur | Sophie Bruneau |
Langues | Français |
Sous-titres | Allemand Anglais Espagnol Français Italien |
Label | Cinéastes Indépendants |
Âge | 10+ |
Année | 2017 |
Support | Dvd |
Trailer |
|
Si vous avez une question concernant ce produit, nous vous prions de nous envoyer un message et nous vous répondrons au plus vite.