MARQUIS DE WAVRIN

Longtemps célébré comme le plus grand explorateur belge, le Marquis de Wavrin n'en est pas moins auteur, photographe de talent et cinéaste. De ces nombreux périples en Amérique latine, il a ramené des films à succès, dont Au Pays du Scalp et Chez les Indiens Sorciers. Cette édition vous fera également découvrir le nouveau documentaire Marquis de Wavrin. Du manoir à la jungle (2017) réalisé par Grace Winter et Luc Plantier, ainsi que Au Centre de l'Amérique du Sud inconnue, un film perdu qui a pu être reconstitué à partir de chutes conservées à la Cinémathèque royale de Belgique. Personnage passionnant, il nous a légué des images exceptionnelles du continent sud-américain.

DVD 1:

1. Marquis de Wavrin. Du manoir à la jungle (2017) - Grace Winter & Luc Plantier
Le film nous invite à parcourir ce bien étrange chemin suivi par le Marquis de Wavrin, premier homme blanc à filmer à la fin des années 20, les Indiens Shuar « réducteurs de tête ». Plus de 6000 mètres d'images tournées entre 1920 et 1938 l'amènent à devenir un explorateur et ethnographe reconnu. Grâce à la sauvegarde de ce patrimoine filmique à la Cinémathèque royale de Belgique, nous découvrons le Marquis de Wavrin défenseur et ami des indiens du Haut-Amazone, cinéaste dans l'âme.

2. Au Centre de l'Amérique du Sud inconnue (1924)
Les images proviennent d'une série de voyages que le Marquis effectua en Amérique du Sud de 1919 à 1922. Le film d'origine a disparu, mais grâce à des chutes des films du Marquis, un article de presse décrivant le contenu de façon très détaillée et des photos, la Cinémathèque Royale a pu le reconstituer. Le voyage débute au nord de l'Argentine, traverse tout le Paraguay, s'attarde longuement dans le Gran Chaco, et se termine à Manáos (Brésil).

DVD 2 :

3. Au Pays du Scalp (1931) - 72 min.
Tourné de mai 1926 à juin 1930 dans plusieurs pays d'Amérique latine, ce film assura la notoriété du Marquis de Wavrin auprès du grand public. Parti de Guayaquil en Équateur le Marquis visita d'abord les îles Galápagos dans le Pacifique. Après un retour en Équateur il nous conduit chez les Indiens Ocaina, les Bora, les Napo, les Jivaro et les Piro. Il explore également les ruines inca du Machu Picchu, découvertes quelques années auparavant, et termine son voyage sur les îles de guano. La musique, s'inspirant de musiques traditionnelles indiennes, fut composée par Maurice Jaubert.

4. Chez les Indiens Sorciers (1934) - 31 min.
Pendant un voyage en Colombie qu'il effectua au cours des années 1932-1933, de Wavrin fait la connaissance de diverses ethnies d'Indiens habitant ce pays (Guahibo, Choco, Arawak, Motilón...). Ils lui permettent de filmer des rituels auxquels aucun étranger n'avait pu assister auparavant. Sous l'influence de breuvages ou de « yopo » (sorte de cocaïne) les indigènes atteignent l'état de griserie nécessaire à leurs danses et visions. Le Marquis fait également la grande découverte d'un groupe de pygmées, qui étaient complètement inconnus jusque-là.

5. Venezuela, petite Venise (1937) - 53 min.
Dans ce film le Marquis remonte l'Orénoque dans l'intention d'en découvrir les sources, qui étaient alors inconnues. Vaincu par la soudaine crue des rapides, il n'arrive pas au but, mais cette expédition lui fait découvrir de lieux éloignés du Venezuela. Le Roi Léopold III assiste à la première du film le 19 février 1937. Le film fut d'abord présenté sous un autre titre (« Venezuela, ses hommes et ses paysages ») qui provoqua le mécontentement de la délégation du Venezuela à Paris. Le titre suggère que les images représentent le peuple vénézuélien dans son entièreté, nuisant ainsi à l'idée que les étrangers se font du pays.

6. Bonus : scènes censurées + interview - 16 min.
- Scènes censurées de «Chez les Indiens Sorciers».
- Ces scènes initialement présentes dans le film ont été censurées en 1939 pour cause d'images jugées inappropriées et suite à un arrêté-loi de répression de l'ivresse adopté cette même année. Les scènes montrent un abus d'alcool, des femmes nues et une femme allaitant un singe.
- Interview d'un collectionneur qui parle des deux têtes réduites que le fils du Marquis de Wavrin lui a vendues.