ANNA ET VINCENT

En janvier 1890, lors de l’exposition des XX qui se tient à Bruxelles, Anna Boch, peintre et mécène, achète l’unique toile que Vincent Van Gogh vendra de son vivant. Il meurt la même année. Six mois plus tard, Anna fait l’acquisition d’une seconde oeuvre. Elle installe ces deux toiles dans son château de la Closière à La Louvière.

Par ces deux achats, Anna Boch est la première personne au monde à accorder à Van Gogh une importance que personne ne lui reconnaît encore.

Anna a connu Vincent Van Gogh par son frère Eugène. Egalement peintre, Eugène a rencontré Van Gogh à Arles et a même posé pour lui : le Portrait d’un poète qui se trouve aujourd’hui au musée d’Orsay.

Quinze ans plus tard, pourtant, Anna Boch revend ces deux tableaux, car leur éclat l’empêche de peindre. Geste paradoxal qui la libère enfin de toute influence et lui permettra de suivre son propre cheminement d’artiste.

Le film se présente comme une longue lettre adressée par Anna à Van Gogh dans laquelle elle lui dit son admiration et son désir de le connaître. Peu à peu pourtant, vaincue par la force des compositions de Van Gogh et par leurs coloris puissants, elle comprend que jamais elle n’arrivera à percer leur secret.

Se débarrasser de deux toiles de Vincent Van Gogh pour permettre à Anna Boch de continuer à peindre ! Quelle hérésie ! Je sais à quel point cet échange peut paraître dérisoire. Mais je n’avais pas le choix. Je n’ai jamais voulu qu’une seule chose : être peintre,envers et contre tout.

Tel est l’enjeu de ce film mi-évocation mi-documentaire destiné à éclairer d’une autre facette le personnage aujourd’hui mythifié qu’est Vincent Van Gogh. Qui ne connait pas Vincent Van Gogh ? Qui se souvient d’Anna Boch.