GOOD MORNING KARACHI

Rafina vit avec sa mère et son petit frère dans un des quartiers les plus pauvres de Karachi. Avec pour seul futur celui de se marier et de devenir mère, Rafina n'a pas de quoi être heureuse d'autant qu'elle voit chaque jour de sa fenêtre une affiche géante d'un mannequin illuminant tout le quartier de sa beauté. On comprend alors qu'elle saute de joie lorsque Rosie, l'amie de sa mère, accepte de la prendre comme assistante dans le salon de beauté où elle travaille. C'est là qu'elle sera découverte au moment du lancement d'une campagne publicitaire. Tout à coup, ses rêves d'une vie meilleure, plus libre et ouverte sur le monde, semblent se réaliser. Arif, le fils de Rosie, dont le mariage avec Rafina est déjà prévu, rêve lui aussi d'un meilleur futur qu'il lie avec le retour en politique de Benazir Bhutto. Il s'engage d'ailleurs dans la campagne électorale de son parti. Par contre, il a une vision traditionnelle du rôle de Rafina en tant que femme et il désapprouve ses projets de travailler comme mannequin et de vouloir construire une carrière indépendamment de son mari.

Le récit se déroule dans la courte période entre le retour de Benazir Bhutto au Pakistan en octobre 2007 et son assassinat le 27 décembre de la même année. L'atmosphère enfiévrée de la campagne électorale qui opposait les radicaux islamistes au Parti du Peuple Pakistanais de Bhutto est reflété dans le film par les commentaires du programme de radio, qu'on entend en voix off, «Good Morning Karachi», qui relate les actes de violence des radicaux conservateurs pour se terminer avec les émeutes suivant la mort de Benazir Bhutto, rendant les élections impossibles. Arif est arrêté en raison de son militantisme, ce à quoi sa mère Rosie ne survivra pas....

Good Morning Karachi, avec ses faux airs de «Soap Opera» exprime avec force les contradictions auxquelles est confrontée la société pakistanaise, en plus de refléter fidèlement l'atmosphère politique qui régnait à Karachi au moment du retour de l'icône politique qu'était devenu Benazir Bhutto.