DANZA DE LA REALIDAD,LA - (LA DANSE DE LA REALITE)

Cette chronique familiale, qui oscille entre la réalité et l'imaginaire, s'intéresse autant à Alejandro enfant qu'à son père, et s'inscrit dans le réalisme cru et le surréalisme auquel le cinéaste nous a habitué, certaines scènes ou propos pouvant heurter la sensibilité de spectateurs. Avec sa ville natale comme décor, une galerie de personnages hauts en couleur traversent la vie des Jodorowsky, des mendiants aux sympathisants nazis, en passant par des miséreux et des mineurs mutilés. La sexualité est aussi présente dans quelques scènes parfois provocatrices. La lutte des communistes contre la dictature en place et l'éducation de l'enfant sont marquées par le sceau de la violence. Des scènes de torture sont assez réalistes, mais filmées sans complaisance. Ce film propose une réflexions sur l'exercice du pouvoir au sein de la famille, de la société, de la religion, sur la lutte contre le pouvoir en place et l'action politique dans le Chili des années 30. Une nouvelle oeuvre de Jodorowsky qui s'adresse avant tout aux inconditionnels de l'artiste et aux cinéphiles qui retrouveront ce qui a alimenté l'imaginaire et les fantasmes du réalisateur.

Le film est un exercice d’autobiographie qui tente de restituer l'incroyable aventure et quête que fut la vie d'Alejandro Jodorowsky. Né au nord du Chili en 1929 dans la petite ville portuaire de Tocopilla, où le film a été tourné, le réalisateur fut confronté à une éducation très dure et violente au sein d’une famille juive russe déracinée. Bien que les faits et les personnages soient réels, la fiction dépasse la réalité dans un univers poétique où le réalisateur réinvente sa famille et notamment le parcours de son père jusqu’à la rédemption, réconciliation d’un homme et de son enfance.