RABBIA DI PASOLINI,LA - (LA RAGE) - (HYPOTHESE DE RECONSTRUCTION DU FILM PAR GIUSEPPE BERTOLUCCI)

Une tentative de reconstitution de la version complète du segment de La rabbia de Pier Paolo Pasolini. Paolo Pasolini a toujours été un personnage controversé - en tant que journaliste, poète, romancier ou cinéaste, il n'était jamais entièrement satisfait à moins qu'il ne puisse contrarier quelqu'un. En 1963, il tente d'en faire le plus possible avec La Rabbia (La colère), un documentaire composé de séquences d'actualités qu'il commente d'une voix off très critique, lue non pas par lui mais par deux de ses amis artistes, qui alternent entre des lectures de prose et de poésie. Le projet se voulait un document féroce reflétant les vues personnelles de Pasolini sur la politique, la religion, la guerre, les médias et d'autres sujets importants de l'époque. Il a été décidé que ses opinions de gauche devaient être accompagnées de celles de quelqu'un qui pensait exactement le contraire. Giovanni Guareschi, le créateur de Don Camillo, et sa contribution à La Rabbia ont irrité Pasolini au point qu'il a choisi de raccourcir son segment et de donner plus d'espace à son "rival", puisque sa voix était de toute façon moins considérée. Ce qui nous amène à La Rabbia de Pasolini, la vraie, disponible au public grâce aux efforts de Giuseppe Bertolucci, dont la famille a été étroitement impliquée dans la carrière cinématographique de Pasolini (le plus célèbre Bernardo Bertolucci, le frère de Giuseppe, était membre d'équipage sur le plateau de Accattone). Avec l'aide de la Cinémathèque de Bologne (ville natale de Pasolini), la version originale du film a été restaurée en utilisant le scénario comme guide : le texte a été enregistré à côté de la bande sonore existante et les responsables du projet ont ensuite choisi les images qu'ils pensaient que Pasolini lui-même avait pu choisir en 1963. Comme gâterie supplémentaire, ils ont aussi ajouté des séquences sans rapport (sketchs et interviews) qui pourraient donner une idée plus complète de la "colère" de Pasolini.